[MA-VM-270]
L’éternel enfant
Nous croyons que les contes et les jeux appartiennent à l’enfance. Quelle vue courte nous avons ! Comment pourrions-nous vivre, à n’importe quel âge de la vie, sans contes et sans jeux ! II est vrai que nous donnons d’autres noms à tout cela et que nous l’envisageons autrement, mais c’est là précisément une preuve que c’est la même chose ! — car l’enfant, lui aussi, considère son jeu comme un travail et le conte comme la vérité. La brièveté de la vie devrait nous garder de la séparation pédante des âges — comme si chaque âge apportait quelque chose de nouveau —, et ce serait l’affaire d’un poète de nous montrer une fois l’homme qui, à deux cents ans d’âge, vivrait véritablement sans contes et sans jeux.