Facta Ficta

vitam impendere vero

Nietzsche thinking

[MA-WS-174]

Entretien des malades

De même que lorsque l’on a l’âme en détresse on s’arrache les cheveux, on se frappe le front, on se déchire les joues, ou encore que, comme Œdipe, on se crève les yeux: de même, contre de violentes douleurs physiques, on appelle en aide un sentiment de vive amertume, en se souvenant par exemple de ses calomniateurs et de ceux qui vous mettent en état de suspicion; en obscurcissant notre avenir; en lançant mentalement des méchancetés et des coups de poignard contre les absents. Et il est parfois vrai qu’un diable en chasse un autre, — mais c’en est alors un autre que l’on a en soi. — Voilà pourquoi il faut recommander aux malades cet autre divertissement qui semble contribuer à adoucir les douleurs: réfléchir aux bienfaits et aux gentillesses que l’on peut faire aux amis et aux ennemis.