[MA-WS-283]
La contribution de l’estime
Nous aimons à payer celui que nous connaissons et vénérons, qu’il soit médecin, artiste ou artisan, lorsqu’il a travaillé ou fait quelque chose pour nous, aussi cher que nous pouvons, souvent même au delà de notre fortune. Par contre nous payons un inconnu d’un prix aussi minime que possible. Il y a là une lutte où chacun conquiert ou se fait enlever un pouce de terrain. Dans le travail de celui que nous connaissons, il y a quelque chose que nous ne saurions rétribuer: c’est le sentiment et l’ingéniosité que celui-ci y a mis à cause de nous; nous ne croyons pas pouvoir exprimer autrement l’impression que nous en ressentons que par une espèce de sacrifice de notre part. — La plus forte contribution est la contribution de l’estime. Plus règne la concurrence, plus on achète chez des inconnus; et plus on travaille pour des inconnus, plus cette contribution devient négligeable; mais elle donne justement la mesure pour les rapports humains d’âme à âme.