Facta Ficta

vitam impendere vero

Nietzsche thinking

[JGB-231]

L’étude nous transforme

L’étude nous transforme. Elle fait ce que fait toute nourriture qui ne « conserve » pas seulement, — comme le physiologiste vous le dira. Mais, au fond de nous-mêmes, tout au fond, il se trouve quelque chose qui ne peut être rectifié, un rocher de fatalité spirituelle, de décisions prises à l’avance, de réponses à des questions déterminées et résolues d’avance. À chaque problème fondamental s’attache un irréfutable: « Je suis cela ». Au sujet de l’homme et de la femme, par exemple, un penseur ne peut changer d’avis, il ne peut qu’apprendre d’avantage, — poursuivre jusqu’à la fin la découverte de ce qui était « chose arrêtée » en lui. On trouve de bonne heure certaines solutions de problèmes qui raffermissent notre foi. Peut-être les appelle-t-on ensuite des « convictions ». Plus tard… on ne voit dans ces solutions qu’une piste de la connaissance de soi, des indices du problème que nous sommes, — plus exactement de la grande bêtise que nous sommes, de notre fatalité spirituelle, de l’intraitable qui est en nous « là tout au fond ». — À cause de cette grande amabilité dont j’ai fait preuve à mon propre égard, on me permettra peut-être ici de formuler quelques vérités sur « la femme en soi »: en admettant que l’on sache au préalable jusqu’à quel point ce ne sont là que — mes propres vérités. —